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J'avais 8 ans - Poésie/Narration

2013-08-11 2 Dailymotion

J'avais huit ans (Extraits) <br /><br />Mille neuf cent trente-sept, j’ai huit ans, aujourd’hui <br />Je m’appelle Paco et ma sœur, Monica, <br />Au ciel, le soleil luit, <br />On y voit des avions passer à grand fracas. <br />Je ne sais pas pourquoi, les gens se sont enfuis… <br />…Je m’appelais Paco, j’étais de Guernica. <br /><br />Avril quarante-trois, aujourd’hui, j’ai huit ans, <br />Je m’appelle Sarah <br />J’habite ce quartier avec Moshé et Dan. <br />Les soldats sont venus, dans la rue où je vis, <br />Je ne sais pas pourquoi, tout brûle maintenant… <br />…Je m’appelais Sarah, j’étais de Varsovie. <br /><br />Trois mars soixante-dix, j’ai huit ans aujourd’hui, <br />Je m’appelle Thu Ping et mon frère est Chidoï, <br />Mon école enterrée, reste ouverte la nuit. <br />La ville est embrasée, <br />Je ne sais pas pourquoi, tout ce feu m’éblouit…. <br />…Je m’appelais Thu Ping et j’étais de Hanoi. <br /><br />C’est en quatre-vingt-onze et le onze janvier, <br />J’ai huit ans aujourd’hui, je m’appelle Hassad, <br />Ce soir, le Tigre est bleu et il pleut de l’acier… <br />…Je m’appelais Hassad et j’étais de Bagdad. <br /><br />De quatre-vingt-dix-neuf, c’est le dix-huit avril, <br />J’ai huit ans aujourd’hui, je m’appelle Zangrade, <br />Je regarde éclater, avec mes camarades, <br />Ces étoiles de couleur, qu’on appelle « missiles »… <br />…Je m’appelais Zangrade et j’étais de Belgrade. <br /><br />De quatre-vingt-dix-neuf, c’est le onze novembre, <br />Je m’appelle Louka, j’ai huit ans aujourd’hui, <br />Il neige, dans la rue depuis la fin septembre. <br />Il n’y a plus de toit au-dessus de mon lit <br />Et c’est un arc en ciel qui éclaire ma chambre… <br />…Je m’appelais Louka et j’étais de Grosny. <br /><br />Ils sont tous, les enfants de cette même terre, <br />Ils sont de quelque part et ont leur histoire, <br />Ceux des grandes cités, de Puteaux, de Nanterre, <br />Ceux d’Alger, de Taiwan ou de Côte d’Ivoire, <br />Ceux que tue à Gaza, Bahia, la bête immonde, <br />Ceux qui n’ont pas le temps d’entrer dans un poème <br />Car ils meurent de faim en arrivant au monde, <br />Ils sont notre reflet, ils sont d’autres nous-même. <br />Qu’ils soient Palestiniens ou bien Israéliens, <br />Qu’ils vivent à Changaï, la Havane, en Bohême, <br />Qu’ils habitent Rio ou en pays Malien, <br />Bien qu’ils soient différents, ils sont pourtant les mêmes <br />Car ils sont en naissant, <br />Les porteurs potentiels des humaines valeurs, <br />Laissez-les donc vivre ! Qu’ils soient de n’importe où, <br />Ils referont le monde avec mille couleurs. <br />Roger Vidal

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