Plantée dans l’océan Pacifique, à 4 000 kilomètres des côtes chiliennes et de Tahiti,<br /><br />l’île de Pâques n’en finit pas de fasciner.<br /><br />Depuis leur découverte au début du XVIIIe siècle par le navigateur hollandais Jakob<br /><br />Roggeveen, les 900 statues moai qui y sont dressées suscitent la curiosité des archéologues.<br /><br />Comment ces colosses de pierre ont-ils pu être déplacés et installés sur les plates-formes<br /><br />d’où ils semblent encore défier l’éternité ?<br /><br />La plupart des statues ont en effet été sculptées dans les carrières creusées sur les flancs<br /><br />du Rano Raraku, l’un des trois volcans de l’île, loin donc de leur destination finale.<br /><br />Une énigme d’autant plus complexe à résoudre que, taillées dans des blocs de tuf volcanique<br /><br />de plusieurs tonnes, certaines mesurent jusqu’à sept mètres de haut… <br /><br />Au début des années 2000, des scientifiques émettent l’hypothèse<br /><br />que les monolithes ont été transportés horizontalement, sur des rondins de bois.<br /><br />Admise depuis par la communauté scientifique, cette théorie a eu pour corollaire d’impute<br /><br />r à la déforestation massive de l’île la disparition de la civilisation<br /><br />qui avait produit cet ensemble statuaire unique au monde.<br /><br />La remettant en question, les archéologues Terry Hunt et Carl Lipo veulent vérifier<br /><br />une autre technique de déplacement, alimentée par la tradition orale des îliens<br /><br />et relayée par Sergio Rapu Haoa, un de leurs confrères pascuans : « On sait depuis des siècles,<br /><br />raconte ce dernier, que les moai ont "marché”, comme nos ancêtres le disaient. »<br /><br />Une expérience grandeur nature
