Pour les 100 ans, en 2010, de l'Oeuvre de Secours aux Enfants, connue pour avoir sauvé 5000 enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale, André Dussollier raconte. <br /><br />L'OEuvre de secours aux enfants (OSE) a été fondée en 1912, à Saint-Pétersbourg, par des médecins juifs progressistes. Son action d'entraide s'oriente vers les ashkénazes démunis d'Europe centrale et vers les victimes des pogroms russes. En 1933, l'OSE transfère son siège de Berlin à Paris, pour fuir le péril nazi. Sous l'Occupation, l'association se métamorphose en centre de sauvetage des enfants juifs. Elle ouvre, dès 1940, des maisons éducatives. Mais, à partir de l'été 1942, les rafles visent les pensionnaires de 15 ans...<br /><br />Colligeant les témoignages de miraculés soustraits des camps d'internement ou rescapés de Buchenwald et d'Auschwitz, puis recueillis par l'OSE en 1945 — le plus célèbre n'est autre qu'Elie Wiesel —, ce documentaire touchant rend grâce à l'engagement d'héroïnes anonymes. Les assistantes sociales de l'OSE, « internées volontaires » dans les baraquements insalubres de Rivesaltes ou de Pithiviers, se remémorent les corps décharnés et pouilleux. L'historienne Sabine Zeitoun souligne la situation complexe de l'OSE : contrainte d'appartenir à l'Union générale des israélites de France, créée sur demande nazie, la structure devait transmettre ses listes d'enfants à Vichy. Cette posture paradoxale conduisit l'OSE à plonger in fine dans la clandestinité, mais permit d'extirper des milliers d'enfants des antichambres de la mort..
