Les municipales turques ont été endeuillées par des querelles entre candidats ce dimanche. Huit personnes sont décédées lors d’affrontements entre clans rivaux dans deux villages de l’est du pays.<br /><br />Le calme régnait en revanche à Istanbul où le premier ministre islamiste Recep Tayyip Erdogan, en poste depuis 12 ans, a accompli son devoir électoral. Si le scrutin est local, c’est son avenir qui se joue aujourd’hui. Accusé de corruption et de dérive autoritaire, il a besoin d’une large victoire de son parti de la justice et du développement, l’AKP, pour se présenter à la présidence de la République en août. L‘élection se déroulera pour la première fois au suffrage universel direct. <br /><br />“Jusqu‘à présent, dans les meetings politiques, on a entendu beaucoup de déclarations et de discours indésirables. Aujourd’hui, l’opinion publique aura le dernier mot, elle va s’exprimer,” a-t-il déclaré, confiant, avant de quitter le bureau de vote. Le troisième mandat d’Erdogan à la tête du gouvernement s’achève en 2015 et à moins d’une réforme constitutionnelle, il ne pourra pas en briguer un quatrième.<br /><br />Plus de 52 millions de Turcs sont appelés aux urnes pour désigner leurs maires. L’AKP au pouvoir est donné favori au niveau national mais en-dessous des 50% des suffrages obtenus aux législatives de 2011. Il devrait sans problème conserver la mairie d’Istanbul, mais à Ankara, la capitale, il est donné au coude à coude avec l’opposition sociale démocrate.<br /><br />Enfin dans le sud-est du pays, Diyarbakir, la ville à majorité kurde, attend beaucoup de ce scrutin. Le Parti pour la paix et la démocratie, proche du parti séparatiste interdit des travailleurs du Kurdistan, a de grandes chances de l’emporter. Sa candidate, Gülten Kisanak, souhaite promouvoir une large autonomie des régions kurdes de Turquie.
