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Léo Ferré/Verlaine -Ame te souvient-il

2014-07-02 79 Dailymotion

Encore dans « ferré chante verlaine et Rimbaud» ,« Ame, te souvient-il » est sans doute un des poèmes les plus touchants de verlaine au contenu largement autobiographique <br />C' est le dix-huitième poème d'un cycle publié en 1888 dans « Amour » et qui regroupe vingt-cinq textes, tous dédiés à la mémoire de Lucien Létinois <br />Professeur à l'institution Notre-Dame, Verlaine avait fait la connaissance de ce dernier : sa rencontre avec cet élève se transforme en complicité, et laisse place à une amitié passionnelle au fil du temps. <br />Suite à plusieurs pérégrinations dont la perte de son poste , ce qui le ramène lui et Lucien en Angleterre, le poète s'installe à Boulogne dans un hotel, Lucien occupant un poste dans l'industrie à Auteuil Or chaque fin d'après-midi, Verlaine va attendre Lucien à Auteuil, et ils regagnent ensuite Boulogne à pied. C'est précisément cette période de leur vie qu'évoque le poème, un poème qui s'adresse de façon générale à ceux qui ont disparu et dont on garde le souvenir au fil des années, leurs voix ne s'étant jamais vraiment tues <br />Un poème que Ferré a habillé ce poème d'une "gente"musique avec des ritournelles en forme de valse! <br /> <br />Ame, te souvient-il, au fond du paradis, <br />De la gare d'Auteuil et des trains de jadis <br />T'amenant chaque jour, venus de La Chapelle ? <br />Jadis déjà ! Combien pourtant je me rappelle <br />Mes stations au bas du rapide escalier <br />Dans l'attente de toi, sans pouvoir oublier <br />Ta grâce en descendant les marches, mince et leste <br />Comme un ange le long de l'échelle céleste, <br />Ton sourire amical ensemble et filial, <br />Ton serrement de main cordial et loyal, <br />Ni tes yeux d'innocent, doux mais vifs, clairs et sombres, <br />Qui m'allaient droit au cœur et pénétraient mes ombres. <br />Après les premiers mots de bonjour et d'accueil, <br />Mon vieux bras dans le tien, nous quittions cet Auteuil <br />Et, sous les arbres pleins d'une gente musique, <br />Notre entretien était souvent métaphysique. <br />O tes forts arguments, ta foi du charbonnier ! <br />Non sans quelque tendance, ô si franche ! à nier, <br />Mais si vite quittée au premier pas du doute ! <br />Et puis nous rentrions, plus que lents, par la route <br />Un peu des écoliers, chez moi, chez nous plutôt, <br />Y déjeuner de rien, fumailler vite et tôt, <br />Et dépêcher longtemps une vague besogne. <br />Mon pauvre enfant, ta voix dans le Bois de Boulogne !

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