L’opéra national hongrois fête cette année ses 130 ans. Il a été conçu par l’architecte Nicolas Ybl. Dans la lutte qui opposait alors les deux villes de l’empire austro-hongrois il fallait être plus beau plus imposant que sa rivale en l’occurence Vienne. Il fallait donc faire mieux que le Staatsoper. <br /><br />Miklos Borsa, directeur technique de l’opéra : “Lors de la construction de l’opéra de Budapest, un théâtre à Vienne a brûlé. L’incendie a tué 386 personnes. Et de nombreux standards de sécurité contre les incendies ont alors été inventés en Europe pour éviter d’autres désastres. L’opéra de Budapest était le premier théâtre à avoir utilisé des rideaux anti-feu, à avoir mis en place des sections de protection incendie et des systèmes d’aspersion. La première machinerie hydraulique de scène a été construite pour l’opéra de Budapest en lieu et place des anciennes structures en bois.”<br /><br />Le lustre de trois tonnes a été depuis lors électrifié. Mais ses premières lumières au gaz que l’on ne pouvait complètement éteindre donnaient une ambiance bien particulière à la salle. <br /><br />Miklos Borsa : “Imaginons l’ambiance romantique de ces nuits dans l’opéra. La lumière du gaz n’est pas blanche. Un crépuscule coloré se reflétait dans les décorations dorées des murs. Il y avait de très belles femmes avec des décolletés profonds et des capitaines de hussards dans le public. Ce genre d’atmosphère a été décrit par Alexandre Dumas dans ses romans et est devenu une partie de la vie sociale sophistiquée dans la réalité du 19e siècle.”<br /><br />Sous le plafond qui célèbre les dieux de l’Olympe Nicolas Ybl a voulu aussi rivaliser avec l’opéra Garnier à Paris, le Bolshoï à Moscou, Covent Garden à Londres ou encore la Scala de Milan. <br /><br />Gabor Acs, euronews : “Les visiteurs adorent parcourir les toits de Gaudi à Barcelone parce qu’il aurait dessiné les décorations pour les oiseaux. Ici à Budapest on pourrait dire la même chose de Nicolas Ybl parce qu’il a décoré ces éléments du toit de l’opéra qui sont invisibles depuis la rue.”
