Le géant voyageur, aux plumages lisses et noirs, <br />Flâne chroniquement sur le lac, comme un somptueux canot. <br />A la fois sûr de soi-même, et spectaculairement beau, <br />Il porte toujours l'unique smoking qu'il a dans l'armoire. <br /> <br />Mon Dieu, sans arrêt, il franchit et sépare l'eau en deux; <br />Comme il est majestueux, comme il est bienheureux! <br />Certains voisinages ailés passent à quelques mètres de lui; <br />Il sourit sournoisement, comme la flamme bleue qui luit. <br /> <br />Il se demande souvent: « Pourquoi l'homme commun <br />Est si intéressé dans son bec tantôt noir, tantôt brun? » <br />Oh! L'apparence exotique est un cadeau de l'Eternel Dieu. <br /> <br />Les caractéristiques et les organes sont les mêmes; <br />Parler de sa parure serait sans doute un blasphème. <br />Comme le paon, le flotteur est modestement présomptueux.<br /><br />Hebert Logerie<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/le-cygne-noir/