Monsieur le président, chers collègues, ma question s’adresse à Madame la Secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. <br /> <br />Madame Fioraso, vous aviez annoncé la création de 1000 postes dans les universités. <br />Mais comment voulez-vous qu’elles recrutent lorsqu’elles peinent à chauffer les amphithéâtres, comme j’ai pu le constater à l’université Versailles - St-Quentin-en-Yvelines ? Ou encore, à Nantes, où il n’y a pas assez de laboratoires de Travaux Pratiques pour tous les étudiants. <br /> <br />Parallèlement, l’Agence Nationale pour la Recherche investit dans de performants outils de recherche comme des spectrophotomètres de masse ou des téléscopes, mais il n’y a plus assez de techniciens et d’ingénieurs pour les faire fonctionner ! <br /> <br />Nous avons des prix Nobel et des médailles Fields, résultat des politiques volontaristes passées. Nous avons surtout des enseignants-chercheurs médailles de bronze, d’argent et d’or du CNRS, qui perdent jusqu’à 80% de leur temps à chercher des financement, au lieu de le consacrer à enrichir nos connaissances. <br /> <br />L’argent est disponible, il est attribué au Crédit Impôt Recherche. La Cour des Comptes a conclu : c’est une niche fiscale inefficace. Nous pourrions en faire un outil au service des PME, notamment par un plafonnement pour limiter l’effet d’aubaine des multinationales. <br />Les élus socialistes le réclamaient jusqu’en 2012, c’est ce que nous continuons d’exiger depuis. <br /> <br />Aujourd'hui, nous finançons la recherche privée quelle qu'elle soit, et la recherche publique est restreinte à la recherche appliquée, par les priorités fixées par votre ministère. C'est l’inverse qu'il faudrait faire ! <br /> <br />Vous l’aurez compris, madame la secrétaire d’Etat, mon groupe et moi-même sommes excédés de voir comment l’enseignement supérieur et la recherche sont considérés dans notre pays. <br />Mais pas moins que les 50 000 précaires du secteur. <br />Pas moins que les 700 directeurs d’unité de recherche qui bientôt démissionneront administrativement. <br /> <br />Nous nous acheminons rapidement vers un blocage complet, qu’attendez-vous pour réagir ? Qu’il n’y ait plus de Prix Nobel attribués à des Français ? <br />Voilà la situation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dans notre pays aujourd’hui, voilà les questions qui attendent aujourd’hui des réponses, et des actions, de votre part.
