Ils ont vu les Pays-Bas, ils rentrent à Terre Haute; <br />Mais une nuit d'été, les voici à Ravenne, <br />A l'sur le dos écartant les genoux <br />De quatre jambes molles tout gonflées de morsures. <br />On relève le drap pour mieux égratigner. <br />Moins d'une lieue d'ici est Saint Apollinaire <br />In Classe, basilique connue des amateurs <br />De chapitaux d'acanthe que touraoie le vent. <br /> <br />Ils vont prendre le train de huit heures <br />Prolonger leurs misères de Padoue à Milan <br />Ou se trouvent le Cène, et un restaurant pas cher. <br />Lui pense aux pourboires, et redige son bilan. <br />Ils auront vu la Suisse et traversé la France. <br />Et Saint Apollinaire, raide et ascétique, <br />Vieille usine désaffectée de Dieu, tient encore <br />Dans ses pierres ècroulantes la forme precise de Byzance.<br /><br />Thomas Stearns Eliot<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/lune-de-miel/
