Aucune aile ici-bas n'est pour longtemps posée. <br />Quand elle était petite, elle avait un oiseau ; <br />Elle le nourrissait de pain et de rosée <br />Et veillait sur son nid comme sur un berceau. <br />Un soir il s'échappa. Que de plaintes amères ! <br />Dans mes bras en pleurant je la vis accourir,... <br />Jeunes filles, laissez, laissez, ô jeunes mères, <br />Les oiseaux s'envoler et les enfants mourir ! <br /> <br />C'est une loi d'en haut qui veut que tout nous quitte ; <br />Le secret du Seigneur, nous le saurons un jour. <br />Elle grandit. La vie, hélas ! marche si vite ! <br />Elle eut un doux enfant, un bel ange, un amour. <br />Une nuit, triste sort des choses éphémères ! <br />Cet enfant s'éteignit, sans pleurer, sans souffrir... <br />Jeunes filles, laissez, laissez, ô jeunes mères, <br />Les oiseaux s'envoler et les enfants mourir !<br /><br />Victor Marie Hugo<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/aucune-aile-ici-bas-n-est-pour-longtemps-pos-e/