Je me penche attendri sur les bois et les eaux, <br />Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ; <br />J'ai la pitié sacrée et profonde des choses ; <br />J'empêche les enfants de maltraiter les roses ; <br />Je dis : N'effarez point la plante et l'animal ; <br />Riez sans faire peur, jouez sans faire mal. <br />Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies, <br />Rayonnent au milieu des fleurs épanouies ; <br />J'erre, sans le troubler, dans tout ce paradis ; <br />Je les entends chanter, je songe, et je me dis <br />Qu'ils sont inattentifs, dans leurs charmants tapages, <br />Au bruit sombre que font en se tournant les pages <br />Du mystérieux livre où le sort est écrit, <br />Et qu'ils sont loin du prêtre et près de Jésus-Christ.<br /><br />Victor Marie Hugo<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/aux-champs/