Ces âmes que tu rappelles, <br />Mon coeur, ne reviennent pas. <br />Pourquoi donc s'obstinent-elles, <br />Hélas ! à rester là-bas ? <br /> <br />Dans les sphères éclatantes, <br />Dans l'azur et les rayons, <br />Sont-elles donc plus contentes <br />Qu'avec nous qui les aimions ? <br /> <br />Nous avions sous les tonnelles <br />Une maison près Saint-Leu. <br />Comme les fleurs étaient belles ! <br />Comme le ciel était bleu ! <br /> <br />Parmi les feuilles tombées, <br />Nous courions au bois vermeil ; <br />Nous cherchions des scarabées <br />Sur les vieux murs au soleil ; <br /> <br />On riait de ce bon rire <br />Qu'Éden jadis entendit, <br />Ayant toujours à se dire <br />Ce qu'on s'était déjà dit ; <br /> <br />Je contais la Mère l'Oie ; <br />On était heureux, Dieu sait ! <br />On poussait des cris de joie <br />Pour un oiseau qui passait.<br /><br />Victor Marie Hugo<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/a-des-mes-envol-es/