Fille de Pandion, ô jeune Athénienne, <br />La cigale est ta proie, hirondelle inhumaine, <br />Et nourrit tes petits qui, débiles encor, <br />Nus, tremblants, dans les airs n'osent prendre l'essor. <br />Tu voles; comme toi la cigale a des ailes. <br />Tu chantes; elle chante. À vos chansons fidèles <br />Le moissonneur s'égaye, et l'automne orageux <br />En des climats lointains vous chasse toutes deux. <br />Oses-tu donc porter dans ta cruelle joie <br />A ton nid sans pitié cette innocente proie? <br />Et faut-il voir périr un chanteur sans appui <br />Sous la morsure, hélas! d'un chanteur comme lui!<br /><br />Andre Marie de Chenier<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/a-l-hirondelle/
