Dans l’espais des ombres funebres, <br />Parmi l’obscure nuit, image de la mort, <br />Astre de nos esprits, sois l’estoile du Nort, <br />Flambeau de nos tenebres. <br /> <br />Delivre nous des vains mensonges, <br />Et des illusions des foibles en la foi; <br />Que le corps dorme en paix, que l’esprit veille à toi <br />Pour ne veiller à songes. <br /> <br />Le cœur repose en patience, <br />Dorme la froide crainte et le pressant ennui; <br />Si l’œil est clos en paix, soit clos ainsi que lui <br />L’œil de la conscience. <br /> <br />Ne souffre pas en nos poictrines <br />Les sursauts des meschants sommeillans en frayeur, <br />Qui sont couverts de plomb, et se courbent en peur <br />Sur un chevet d’espines. <br /> <br />A ceux qui chantent tes loüanges, <br />Ton visage est leur ciel, leur chevet ton giron, <br />Abriés de tes mains, les rideaux d’environ <br />Sont le camp de tes Anges.<br /><br />Theodore Agrippa d'Aubigne<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/pri-re-du-soir/