Je crois que Maulegne vous a faite en peinture <br />Droite dans le gazon rare et les arbres fins, <br />Au bord d’une mer bleue, où, civils, des dauphins <br />Escortent des vaisseaux à la basse mâture. <br /> <br />Vous menez, garrottés d’une rouge cinture, <br />Des amours; sans souci de leurs pleurs vrais ou feints <br />Vous rêvez des projets dont nul ne sait les fins, <br />Laissent vos cheveux d’or flotter à l’aventure. <br /> <br />Ou, prêtresse venue avec les chefs normands, <br />C’était vous qui rendiez dociles et dormants, <br />Par vos chansons, les flots insoumis de la Seine. <br /> <br />Echappés à d’anciens tableaux, d’anciens romans, <br />Ainsi, votre beauté m’étonne sur la scène <br />Du monde de nos jours, pauvre en enchantements.<br /><br />Charles Cros<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/mademoiselle-nelsy-de-s/
