Pour le surnaturel éclat des cheveux blonds, <br />Pour la neige du cou, l’aurore de la bouche, <br />Je rêve une peinture où, frêle, chaque touche <br />Soit un sourire, prix d’efforts fervents et longs. <br /> <br />Le fond, ciel de septembre où le soleil se couche, <br />Serait de saphirs bleus, de rubis vermillons. <br />Ma palette serait l’aile des papillons <br />Et mes pinceaux des brins de huppe d’oiseau mouche. <br /> <br />Je graverais d’abord avec un diamant, <br />Et traits fins, le sourcil, l’œil, la joue et l’oreille, <br />Conque rose écoutant mes vers malignement. <br /> <br />Puis la poussière d’or et de nacre, pareille <br />Aux éclairs de l’émail, au velours du pastel, <br />Teinterait ce portrait, pâle auprès du réel.<br /><br />Charles Cros<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/madame-fanny-a-p/
