Bien que parisienne en tous points, vous avez <br />Conservé dans votre être un parfum bucolique, <br />Legs immatériel des poèmes rêvés <br />Par votre mère; ainsi votre forme s’explique. <br /> <br />En effet, votre voix a des sons dérivés <br />Du parler berrichon lent et mélancolique, <br />Et tous vos mouvements, que j’ai bien observés, <br />Me font penser à Ruth, la glaneuse biblique. <br /> <br />De vous s’échappe un vague arôme de foins mûrs. <br />Comme ceux des lézards qui dorment sur les murs, <br />Vos yeux pleins de soleil sont prêts à toute alerte. <br /> <br />Et, par bonté pour ceux que vos yeux ont touchés, <br />Sous des aspects mondains et roués, vous cachez <br />Que vous n’aimez au fond que la campagne verte.<br /><br />Charles Cros<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/madame-s-c/
