Partout on dit, l'oeil fixé sur les flots, <br />L'esquif brisé s'abîme sous l'orage. <br />O Canada ! ton nom n'a plus d'échos, <br />Et tes enfants chéris ont fait naufrage. <br />Mais non, ils ne périront pas, <br />Une voix tout-à-coup s'écrie : <br />Le soleil dore au bout des mâts <br />Le vieux drapeau de la patrie, <br />De la patrie. <br /> <br />Canadien, tu connus cette voix ; <br />Le ciel pour nous, souvent l'a fait entendre : <br />Dans nos malheurs, hélas, combien de fois <br />Nous avons cru notre Ilion en cendre ? <br />Enfants jetés hors des berceaux, <br />On nous expose sur le Tibre, <br />Mais Rome sortit des roseaux... <br />Et Rome aussi bientôt fut libre, <br />Bientôt fut libre. <br /> <br />Mais si la nue éclipsa dans les cieux, <br />Plus d'une fois notre étoile sacrée ; <br />Après l'orage à son front radieux <br />On reconnut sa gloire à l'empyrée. <br />Phare qui ne s'éteint jamais, <br />Elle éblouit la tyrannie, <br />Qui droit sur l'écueil des forfaits <br />Ira jeter sa barque impie, <br />Sa barque impie. <br /> <br />A la tribune on vit, comme aux combats, <br />Toujours briller notre même courage. <br />Chargés de fers, menacés du trépas, <br />De nos tyrans nous braverions la rage. <br />S'il fallait pour la liberté, <br />Sacrifier nos biens, la vie, <br />Et sous son drapeau redouté <br />Mourir pour elle et la patrie, <br />Et la patrie.<br /><br />Francois-Xavier Garneau<br /><br />http://www.poemhunter.com/poem/chanson-qu-bec/
