Extraits du spectacle "Rêveries d'un Potier solitaire", de et avec Loïc Pichon. <br /> <br />Le texte, dans le cadrage du personnage, s’inspire lointainement des Mémoires d’un paysan Bas-Breton, de Jean-Marie Déguignet. <br />Il met en scène un potier, travaillant dans son atelier, à Quimper, à la fin du 19 ième siècle. Ce vieil homme travaille encore le grès – un matériau en voie de disparition, du moins à Quimper, à cette époque –, et s’étonne qu’on vienne le voir à son travail. Son atelier est proche de la fabrication des célèbres faïences, aussi suppose-t-il que ces gens se sont trompés d’adresse. <br />Mais cette présence l’intrigue, et avec simplicité et humilité il va se mettre à raconter sa vie tout en faisant ses pots. <br />Mendiant dès sa prime enfance, notre potier s’engagea ensuite dans l’armée de Napoléon III, découvrant alors la violence des guerres coloniales. Puis, visitant la ville de Jérusalem, il s’intéressa à l’origine de ces religions qui depuis n’ont jamais cessé de s’affronter. Revenu à son cher pays breton, il a pris femme et appris le métier de potier. Riche d’une vie d’aventures, il s‘accorde désormais le recul nécessaire pour enfin donner un sens humain et artistique à sa modeste existence. <br />Ce spectacle est construit sur deux éléments hautement complémentaires : le texte, bien sûr, et l’activité du potier. <br />L’équilibre entre le discours et le travail manuel doit être constant. Même lorsque le potier se laisse emporter par ses souvenirs, il aura à chaque fois, ensuite, le désir de reprendre son travail, silencieusement, comme pour rattraper le temps passé.
