Ecoutez la chanson bien douce <br />Qui ne pleure que pour vous plaire, <br />Elle est discrète, elle est légère : <br />Un frisson d'eau sur de la mousse ! <br /> <br />La voix vous fut connue (et chère ?) <br />Mais à présent elle est voilée <br />Comme une veuve désolée, <br />Pourtant comme elle encore fière, <br /> <br />Et dans les longs plis de son voile, <br />Qui palpite aux brises d'automne. <br />Cache et montre au coeur qui s'étonne <br />La vérité comme une étoile. <br /> <br />Elle dit, la voix reconnue, <br />Que la bonté c'est notre vie, <br />Que de la haine et de l'envie <br />Rien ne reste, la mort venue. <br /> <br />Elle parle aussi de la gloire <br />D'être simple sans plus attendre, <br />Et de noces d'or et du tendre <br />Bonheur d'une paix sans victoire. <br /> <br />Accueillez la voix qui persiste <br />Dans son naïf épithalame. <br />Allez, rien n'est meilleur à l'âme <br />Que de faire une âme moins triste ! <br /> <br />Elle est en peine et de passage, <br />L'âme qui souffre sans colère, <br />Et comme sa morale est claire !... <br />Ecoutez la chanson bien sage.
