J'ai essayé à cent reprises <br />De vous parler de mon ami <br />Mais comment parler d'une église <br />Dont l'accès vous est interdit <br /><br />Mais ce soir je sens sous ma plume <br />Un fourmillement famillier <br />Quand le soleil du cœur s'allume <br />L'éteindre serait un péché <br /><br />C'est mon ami et c'est mon maître <br />C'est mon maître et c'est mon ami <br />Dès que je l'ai vu apparaître <br />J'ai tout d'suit' su que c'était lui <br />Lui qui allait m'apprendre à être <br />Ce que modestement je suis <br /><br />Comme une chèvre vendéenne <br />De ses secrets il est jaloux <br />Et même s'il a de la peine <br />Il ne vous parle que de vous <br /><br />Il conserve de son bel âge <br />Un sourire au fond de ses yeux <br />Et je me dis que c'est dommage <br />De vous le décrire sans cheveux <br /><br />C'est mon ami et c'est mon maître <br />J'le vouvoie encore aujourd'hui <br />Et quand j'ai mal dedans mon être <br />Je passe une heure ou deux chez lui <br />L'air qu'on respire à sa fenêtre <br />C'est l'air le plus pur de Paris <br /><br />Il garde en lui dur comme une arme <br />Un orgueil au-delà de tout <br />Au point que même au bord des larmes <br />Il vous fera croire qu'il s'en fout <br /><br />C'est lui qui a fortifié mon âme <br />Et si je suis encore en vie <br />Je n'le dois pas à cette femme <br />Qui me rend heureux aujourd'hui <br /><br />Mais à mon ami à mon maître <br />Et dans la chanson que voici <br />Je sais qu'il va se reconnaître <br />Mais puisque nous somm's entre amis <br /><br />Ce soir je peux bien me permettre <br />De vous le présenter aussi