Autre extrait de « Ferrat chante Aragon » qui ouvre l’album <br />Ferrat a écrit cette fois une musique sur un poème du recueil d’Aragon « le fou d’Elsa » publié en 1963 (toujours des poèmes récents) <br />Dans « un jour un jour » il rend hommage au poète Fédérico Garcia Lorcia tué à Granade pendant la guerre civile espagnole Par le symbole du poète assassiné il délivre là encore un poème humaniste, un poème d’espoir universel pour un avenir ou l’amour serait au cœur du monde <br />Ferrat a là encore écrit une musique très aboutie pleine de contrastes entre les couplets avec leur rythme martial qui est un cri de révolte contre la guerre et la violence et puis le refrain plus doux, plus apaisé qui est un appel à l’amour et à la tolérance <br /> <br />Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime <br />Sa protestation ses chants et ses héros <br />Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux <br />A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime <br /> <br />Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu <br />Emplissant tout à coup l'univers de silence <br />Contre les violents tourne la violence <br />Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue <br /> <br />Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange <br />Un jour de palme, un jour de feuillages au front <br />Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront <br />Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche <br /> <br />Ah je désespérais de mes frères sauvages <br />Je voyais, je voyais l'avenir à genoux <br />La Bête triomphante et la pierre sur nous <br />Et le feu des soldats porte sur nos rivages <br /> <br />Quoi toujours ce serait par atroce marché <br />Un partage incessant que se font de la terre <br />Entre eux ces assassins que craignent les panthères <br />Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché <br /> <br />Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange <br />Un jour de palme, un jour de feuillages au front <br />Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront <br />Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche <br /> <br />Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle <br />Des manières de rois et des fronts prosternés <br />Et l'enfant de la femme inutilement né <br />Les blés déchiquetés toujours des sauterelles <br /> <br />Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue <br />Le massacre toujours justifié d'idoles <br />Aux cadavres jetés ce manteau de paroles <br />Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou <br /> <br />Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange <br />Un jour de palme, un jour de feuillages au front <br />Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront <br />Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche