En ce moment ou je m’attache aux adaptations d’Aragon en chansons, je ne résiste pas à l’envie de reprendre « les oiseaux déguisés » ! <br />Une chanson extraite du dernier album studio que Ferrat a sorti en 1995, des chansons que l'artiste avait commencé à écrire 20 années auparavant Cette longue maturation a donné naissance à un album très abouti ou comme toujours Ferrat met parfaitement en valeur la poésie d'Aragon: 16 poèmes dont celui-ci qui nous parle de l'artiste et de son oeuvre dont la beauté cache souvent une grande souffrance d'ou le titre "les oiseaux déguisés" <br />Ce poème fait partie d’un des 30 textes sur le peintre Chagall écrits par Aragon : « Celui qui dit les choses sans rien dire » (1975) <br />Juste une petite précision : dans ma reprise précédente qui date déjà de plus de 3 ans mine de rien, j’avais conservé le ton original! Or, la tessiture est parfois très basse chez Ferrat pour ma voix J’ai donc préféré transposer la chanson un petit ton au dessus Généralement je préfère conserver le ton original pour conserver la "couleur" de la chanson mais là il n’y avait pas d’autre solution Et même là je suis un peu limite j’en suis conscient sur mes notes graves ! <br /> <br />Tous ceux qui parlent des merveilles <br />Leurs fables cachent des sanglots <br />Et les couleurs de leur oreille <br />Toujours à des plaintes pareilles <br />Donnent leurs larmes pour de l'eau <br /> <br />Le peintre assis devant sa toile <br />A-t-il jamais peint ce qu'il voit <br />Ce qu'il voit son histoire voile <br />Et ses ténèbres sont étoiles <br />Comme chanter change la voix <br /> <br />Ses secrets partout qu'il expose <br />Ce sont des oiseaux déguisés <br />Son regard embellit les choses <br />Et les gens prennent pour des roses <br />La douleur dont il est brisé <br /> <br />Ma vie au loin mon étrangère <br />Ce que je fus je l'ai quitté <br />Et les teintes d'aimer changèrent <br />Comme roussit dans les fougères <br />Le songe d'une nuit d'été <br /> <br />Automne automne long automne <br />Comme le cri du vitrier <br />De rue en rue et je chantonne <br />Un air dont lentement s'étonne <br />Celui qui ne sait plus prier
