Paroles de François de Malherbe (1555 - 1628) <br />Musique de Vincent Lamaze dit « ZICOS » (1976) <br /><br />Je vous avoue que je connais plus Vincent que François ! <br /><br />Beauté, mon beau souci, de qui l’âme incertaine <br />A, comme l’Océan, son flux et son reflux<br />Pensez de vous résoudre à soulager ma peine, <br />Ou je me vais résoudre à ne la souffrir plus. <br /><br />Vos yeux ont des appas que j’aime et que je prise.<br />Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté :<br />Mais pour me retenir, s’ils font cas de ma prise,<br />Il leur faut de l’amour autant que de beauté.<br /><br />Quand je pense être au point que cela s’accomplisse<br />Quelque excuse toujours en empêche l’effet ;<br />C’est la toile sans fin de la femme d’Ulysse,<br />Dont l’ouvrage du soir au matin se défait.<br /><br />Madame, avisez-y, vous perdez votre gloire<br />De me l’avoir promis et vous rire de moi.<br />S’il ne vous en souvient, vous manquez de mémoire,<br />Et s’il vous en souvient, vous n’avez point de foi.<br /><br />J’avais toujours fait compte, aimant chose si haute,<br />De ne m’en séparer qu’avecque le trépas ;<br />S’il arrive autrement ce sera votre faute,<br />De faire des serments et ne les tenir pas.
