Je t'attendais comme Brel Madeleine <br />Je t'ai cherchée tout le long de la Seine <br />Le diable au cœur et la bouche avide <br />Comme quand Brel attendait Mathilde <br />Tu n'es pas venue, tu n'es pas venue <br /> <br />Je m'étais paré le cœur et l'âme à t'attendre <br />Le rendez-vous passé j'me retrouvais seul <br />Mes « je t'aime » dans la gorge les envies de me pendre <br />Et Grand Jacques qui venait me sortir du linceul <br />Sanglote donc pas comme ça, Sanglote donc pas comme ça <br /> <br />Puis ce fut ton tour Clara de ne pas venir <br />J'courais ton jupon comme un brave cheval <br />Du vieux Montmartre aux recoins de Pigalle <br />Et ma mère suppliait de lui revenir <br />Je t'aimais Clara, je t'aimais tant <br /> <br />Je n'avais que l'amour pour vaincre tes prouesses <br />Un océan de larmes aux vagues tendresse <br />Le reste m'a trahi Fanette comme (et puis) les autres <br />Même ce vieil Emile et sa bonne gueule d'apôtre <br /> <br /> <br /> <br /> <br />Ami remplis mon verre, ami remplis mon verre <br /> <br />Je me noie dans l'alcool aux bas fonds d'Amsterdam <br />Depuis qu'Fernand est mort que Jojo l'a suivi <br />Ivrognes et frérots jusqu'au bout de l'âme <br />Se saouleraient encore s'y avait un paradis <br />En leur dernier repas en leur dernier repos <br /> <br />Même le vent du sud n'est plus un vent d'espoir <br />Personne personne n'allume plus une guitare <br />Pour me faire espagnol et rêver d'Amérique <br />Quand nos poches percées nous la jouaient sans fric (comme quand nos poches tintaient pas le fric) <br />Dans nos cuites sans vergogne, sans vergogne <br /> <br />Aujourd'hui sous les robes de taffetas et crinoline <br />Les dames belles n'ont plus le cœur des biches <br />Nos pires ennemies deviennent Messaline ( ont pris grise mine) <br />La soubrette d'antan s'est fait (devient) putain de riche <br />Pour les paumés du matin, les matins paumés riches <br /> <br />Et je suis resté poivrot comme au temps d'autrefois <br />J'ai un peu oublié l'envie de m'foutre à l'eau <br />Les fausses blondes qu'auraient voulu que je me noie <br />Devant la populace qui donn'rait les bravos <br />Comme au spectacle, comme au spectacle <br /> <br />Je me rappelle encore tes tristes victoires <br />Quand tu riais plus fort au refrain de mes pleurs (que le bruit de mes pleurs) <br />Quand la table tachée semblait un chant d'honneur <br />Quand tu chantais Jacky à vouloir me faire croire <br />Au prochain amour, au prochain amour ! <br /> <br />Enfin (et puis) tu es parti en ogre mal nourri <br />En quête (pour retrouver) (de) Gauguin et ses folles couleurs <br />Au large des Marquises récifs de dernière heure <br />Où résonnent encore(qui ont vu vieillir) tes derniers chants de vie <br />De Chrysanthèmes en Chrysanthèmes <br /> <br /> Je ressasse ma bière comme lime un forçat ( et moi devant ma bière, je ressasse tout ça) <br />Plus triste qu'un vitrail dans le chœur d'une église <br />On a eu les mêmes amis les mêmes joies <br />Mais le gâteau d'anniv s'ennuie sous la cerise ( c'est le même feu que ce soir j'attise) <br />(au diable le gâteau) J'ai fini mon rouleau, <br /> <br />La mort m'attend comme elle t'a attendu <br />Tu ne l'aurais pas cru mais je t'ai survécu <br />Mais n'aie pas peur j'arrive je te rejoins <br />Ton vieux frère va prendre le même train <br />Jef te rejoint <br />Tu m'appelais Jef <br />plus faim, (je meurs) <br /> j'arrive.