Comment peut-on défendre l’indéfendable ? Telle est la question que l’on pourrait poser à Sven Mary et Frank Berton, avocats de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre à Paris. <br />L’un comme l’autre donnent le même argument : tout le monde a le droit à une défense. Pour le ténor du barreau de Lille, «ce garçon [Salah Abdeslam] doit être défendu, il doit pouvoir expliquer ce qu’il a fait, expliquer ce qu’il n’a pas fait». Sven Mary tient la même ligne : «J’ai choisi mon métier en connaissance de cause […] Mon travail consiste à défendre les personnes qui me demandent de l’aide.» <br />Pour autant, si les grandes affaires judiciaires offrent souvent une énorme médiatisation, le cas Abdeslam n’est pas un cas comme les autres. Agressé, l’avocat belge du terroriste – qui suit le dossier depuis son arrestation dans la banlieue de Bruxelles – en a déjà fait l’amère expérience : «Je n’ai, en vingt ans, jamais dû fermer mon cabinet pour des raisons de sécurité. Le fait de devoir chercher mes enfants une demi-heure avant la sortie des écoles, on peut dire que ça m’a perturbé.»
