Certains modèles de génétique théorique des populations présentent des aspects de réversibilité. Corrélativement, les travaux d'évolution expérimentale laissent place, dans certains cas, à un certain degré de répétitivité ou de réversibilité. Je propose quelques éléments de réflexion en vue de clarifier les notions de réversibilité et répétitivité en évolution. <br /> <br />Les biologistes de l'évolution disent couramment que "l'évolution est un processus unique et irréversible". Quoique globalement juste, cette affirmation ne peut être strictement prise à la lettre au regard des connaissances contemporaines. À un niveau théorique, les modèles de génétique des populations présentent des aspects significatifs de réversibilité. À un niveau expérimental, la question de la réversibilité et de la répétabilité des expériences n'a cessé de diviser depuis les premières réflexions faites à ce sujet dans les années 1930 à 1960, par les premiers utilisateurs des "cages à population" (L'Héritier, Tessier, Dobzhansky). Je montre que l'évolution réverse est un phénomène à multiples facettes, et m'efforce de montrer que l'affirmation de Dollo, selon laquelle l'irréversibilité de l'évolution ne peut être comprise comme un principe a priori, est toujours d'actualité. <br /> <br />RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES <br /> <br />Dollo, L., 1893. Les lois de l’évolution. Bulletin de la Société Belge de géologie, paleontologie, et hydrologie, 7: 164-166 <br />Gould, S. J. 1970. Dollo on Dollo’s Law: Irreversibility and the Status of Evolutionary Laws. Journal of the history of biology, 3, 2: 189-212. <br />Goux, J. M. 1979. Les modèles en génétique des populations. In: P. Delattre & M. Thellier, eds., Élaboration et justification des modèles: applications en biologie, Vol. II. Paris: Maloine, pp. 565-571.
