E. Vartan P. Labro (1970) <br />De la fenêtre de mon train <br />Un soir j'ai vu une fille <br />Qui avait les cheveux si clairs <br />Que j'ai cru un instant rêver <br /><br />Nous étions à la fin du jour <br />Et j'avais longtemps, longtemps voyagé <br />J'avais des cendres dans la bouche <br />Et je me sentais fatigué <br /><br />Mais les cheveux de cette fille <br />Si blonds, si clairs, si transparents <br />Me redonnèrent cette fraîcheur <br />Que connaissent seuls les enfants <br /><br />Elle n'attendait rien ni personne <br />Je suis descendu sur le quai <br />Elle m'a fait visiter sa ville <br />Et marcher dans des champs de blé <br /><br />Près d'un fleuve sauvage et rapide <br />Nous avons ensemble dormi <br />Et je crois bien l'avoir aimée <br />Au bout de la première nuit <br /><br />Si vous prenez parfois le train <br />Surveillez les quais désertés <br />Quelque part il y a cette fille <br />Elle ressemble à l'été <br /><br />Elle n'attendra rien ni personne <br />Mais ne lui parlez pas de moi <br />Car je l'ai quittée un matin <br />Je me demande encore pourquoi <br /><br />C'était une fille aux yeux clairs <br />Je veux conserver son image <br />Je voudrais repousser l'hiver <br />Mais le temps tuera son visage <br /><br />Je voudrais repousser l'hiver <br />Mais le temps tuera son visage
