L’histoire de Wang Qi pourrait être tirée d’un roman tant elle paraît invraisemblable. En 1963, alors qu’il avait 23 ans et était sentinelle de l’Armée populaire de libération chinoise, Wang Qi a fait l’erreur de s’aventurer par mégarde du côté indien de la frontière peu après la fin du conflit entre les deux pays. Il y restera pendant 54 ans. <br /> <br />Selon la BBC qui l’a interviewé, le garde chinois, après être passé du côté indien, s’est perdu. « Fatigué et affamé », il a fini par tomber sur un véhicule de la Croix-Rouge mais loin de l’aider, les volontaires l’ont amené dans un camp militaire. Résulat : Wang Qi a bourlinguer de prison en prison pendant sept ans avant d’être relogé dans un village reculé, selon l’Hindustrian Times. <br /> <br />Les autorités indiennes lui ont alors interdit de retourner en Chine et lui ont également signifié que jamais il ne lui serait attribué la nationalité indienne. « Je pleurais la nuit », raconte-t-il à la BBC. « Ma mère me manquait ». Il a finalement commencé à travailler dans la farine et s’est marié à une Indienne avec qui il a eu des enfants. <br /> <br />C’est en 1980 que Wang Qi a eu les premières nouvelles de sa famille depuis sa disparition. Son premier coup de téléphone avec sa mère a lieu en 2002, soit 39 ans après son départ. « Elle a dit qu’elle voulait me voir comme ses derniers jours approchaient », raconte-t-il. « J’ai écrit des lettres à tous ceux qui pouvaient me procurer des papiers por sortir du territoire mais rien n’a bougé ». Sa mère est décédé en 2006. <br /> <br />Mais ces dernières semaines, son cas a manifestement été pris en compte par les autorités indiennes et chinoises car Wang Qi a reçu la visite d’une délégation de l’ambassade chinoise en Inde et un visa lui a été octroyé à lui et et sa famille. C’est ainsi que l’homme, âgé aujourd’hui de 77 ans, est arrivé à Pékin vendredi dernier pour retrouver ses proches.
