Ces propos risquent de sembler scandaleux aux chômeurs qui ne peuvent plus nourrir leurs familles ni leur fournir les moyens de se protéger du froid. <br /> <br />Pourtant, si l’on écoute attentivement les propos de Jésus, on s’aperçoit que son regard n’est pas dépourvu de sagesse. Ce qui paraît de l’insouciance cache peut-être un vrai secret quand on prend au sérieux les propos qui encadrent le discours. Au départ on nous avertit : « On ne peut pas servir Dieu et l’Argent. » Au terme on nous indique le chemin à suivre pour que tout soit donné à chacun : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et tout viendra par surcroît. » <br />Par conséquent, dans le discours de Jésus, deux mots doivent particulièrement retenir notre attention : « souci » et « foi ». Le mot « souci » désigne un mouvement qui tourne vers soi-même : « le souci de prolonger sa vie », le souci de savoir de quoi on va pouvoir se nourrir ou se vêtir, « le souci du lendemain ». Mais ce terme s’oppose à un autre : « hommes de peu de foi. » La foi désigne la confiance en autrui et cette confiance est pure quand elle s’oriente en même temps vers Dieu et vers nos proches. Par-delà toute concurrence, nous sommes appelés à vivre dans la confiance mutuelle ; alors autrui aura souci de nous comme nous aurons souci de lui. Nous vivrons du mystère de Dieu et de son Royaume.
