Les poètes, vois-tu, il ne faut pas les vivre <br />Il faut les rencontrer le soir au coin d'un livre <br />Ô, qu'une brume épaisse à jamais te protège <br />De leurs serres d'oiseaux enfouies sous la neige <br />Et leurs plaintes ne sont qu'un avatar du vent <br />S'il faut les aimer morts, il faut les fuir vivants. <br /><br />Imagine-les, <br />Tout ce que tu veux, <br />Tendres et doux <br />Mais surtout <br />Reste à distance d'yeux <br />Ne t'approche pas d'eux <br /><br />Les poètes, vois-tu, sont des oiseaux en cage <br />Qui déchirent des coeurs pour s'offrir des orages <br />Boudeuse dans ton attitude d'Odalisque <br />Rêve-toi dans leurs vers, mire-toi dans leurs disques <br />Laisse-les te séduire avec leurs mots en croix <br />L'important c'est pas eux, c'est ce que toi tu crois. <br /><br />Imagine-les, <br />Tout ce que tu veux, <br />Libres et fous <br />Mais surtout <br />Reste à distance d'yeux <br />Ne t'approche pas d'eux <br /><br />Les poètes, vois-tu, sont des oiseaux sans ailes <br />Qui sont tombés du ciel pour suivre une étincelle <br />Tu auras beau te parer d'or et te parfumer <br />On ne console pas un oiseau déplumé.