La piste de Reims où Fangio ou Clark connurent leurs heures de gloire, finit dans les champs. On peut constater que la piste n'avait pas de rails de sécurité, sinon quelques bottes de paille. <br />On voit la planche décorée de fleurs pour rappeler les lieux de l'accident de Luigi Musso à 1 minute et 9 secondes. <br /><br />"Reims.- Comme une traînée de poudre, la triste nouvelle s'est répandue hier à Reims, puis à travers le monde sportif : Luigi Musso, le dernier grand pilote italien, depuis la disparition d'Ascari et de Castellotti, venait de succomber à ses blessures. Né le 29 juillet 1924 à Terni, ce beau garçon brun aux yeux bleus, très superstitieux et très croyant à la fois, ne connaissait que des amis que tous pleurent aujours'hui. Débutant en compétition en 1953, sur une voiture privée, il entrait l'année suivante dans le team officiel Maserati où durant deux ans il glanait de beaux succès. L'an dernier, il courait pour Ferrari et remportait, sur ce même circuit de Reims, le Grand Prix. Au dixième tour du Grand Prix, Luigi Musso se trouvait en deuxième position derrière Hawthorn. "J'étais au virage succédant à la courbe de la passerelle Dunlop, nous racontait Louis Cornet. Soudain, j'ai vu la Ferrari de Musso taper sur la bordure droite, se mettre en travers, puis glisser vers la bordure gauche de la route. Sur ce tremplin, la Ferrari s'envola à près de de 10 mètres de hauteur, tandis que le pilote était éjecté. Je me précipitai au secours du malheureux Luigi. Vite, je lui enlevai son casque, à moitié brisé dans l'accident, et j'attendis les infirmiers, d'ailleurs très vite accourus." <br /><br />"A l'approche de la courbe Annie Bousquet, les Ferrari allaient devoir doubler les deux Maserati de Gerini et Ruttman. Hawthorn l'effectua sans problème, mais derrière lui, Musso, craignant de perdre le sillage de son coéquipier, sortit de sa ligne pour y parvenir et perdit le contrôle de sa voiture qui partit en tonneaux dans le champ, tuant son pilote."
