« A ma mère » (1966) <br /><br />J’ai la nostalgie du pain de ma mère, <br />Du café de ma mère, <br />Des caresses de ma mère... <br />Et l'enfance grandit en moi, <br />Jour après jour, <br />Et je chéris ma vie, car <br />Si je mourais, <br />J'aurais honte des larmes de ma mère ! <br /><br />Fais de moi, si je rentre un jour, <br />Une ombrelle pour tes paupières. <br />Recouvre mes os de cette herbe <br />Baptisée sous tes talons innocents. <br />Attache-moi <br />Avec une mèche de tes cheveux, <br />Un fil qui pend à l'ourlet de ta robe... <br />Et je serai, peut-être, un dieu, <br /><br />Peut-être un dieu, <br />Si j'effleurais ton coeur ! <br />Si je rentre, enfouis-moi, <br />Bûche, dans ton âtre. <br />Et suspends-moi, <br />Corde à linge, sur le toit de ta maison. <br />Je ne tiens pas debout <br />Sans ta prière du jour. <br />J'ai vieilli. Ramène les étoiles de l'enfance <br />Et je partagerai avec les petits des oiseaux, <br />Le chemin du retour... <br />Au nid de ton attente !
