"Il n’est pas une journée sans qu’on entende parler de radars tagués, bâchés, incendiés, explosés. Mais quelles sont les sanctions encourues pour de telles infractions ?"<br />Vincent de Morlaix (29)<br /><br />Pour celui qui relève ce type d’alertes, il ne se passe pas une semaine, voire jour, sans que les actualités ne nous révèlent un radar mis hors service, parfois même à peine implanté sur le bord de route.<br /><br />Il ne faut pas se leurrer, celui qui décide de détériorer un radar, n’est pas forcément un délinquant. Mais arriver à un moment, l’envie de montrer au Gouvernement son ras-le- bol d’être pris pour un pigeon, de revendiquer une cause pour laquelle il n’arrive pas à se faire entendre, peut amener un individu lambda à s’exprimer un peu plus violemment qu’un autre.<br /><br />Or, un tel acte est un délit répréhensible. Et les sanctions sont en fonction de la gravité des dégradations.<br /><br />Détériorer un radar, c’est s’en prendre à un bien public*. Et si le « simple » fait de le taguer (à l’aide de graffitis, de peinture, ou autre) ne fait encourir à son auteur « que» 3750 € d’amende avec une peine de travail d’intérêt général, cela peut grimper à 30 000 € et deux ans d’emprisonnement en cas de destruction ou de dégradations plus sévères.<br /><br />Pire. Ces mêmes infractions sont passibles respectivement de 15 000 € avec une peine d’intérêt général et de 75 000 € d’amende et 5 ans d’emprisonnement, lorsque ces infractions sont commises par plusieurs personnes (auteur ou complices), ou au préjudice de toute personne dépositaire de l’autorité publique.<br /><br />Néanmoins, il arrive que les juges fassent la part des choses. Ainsi Lionel Candelon, le porte-parole du collectif Canards en colère**, qui était poursuivi pour avoir bâché de sacs poubelle deux radars l’année dernière dans les Landes, a été relaxé ce jeudi 1er mars 2018, par le tribunal de Mont de Marsan.<br /><br />Le juge s’en est tenu à l’interprétation stricte de la loi et a reconnu que ces actes n’avaient en rien endommagé le matériel de l’Etat.<br /><br />Sur cette bonne nouvelle,<br />Bonne route et à la semaine prochaine !<br /><br />Concernant les destructions, dégradations et détériorations voir les articles 322-1 et 322-2 et 322-3 du code pénal.<br />** Le collectif Canards en colère : mouvement des éleveurs face à la grippe aviaire. <br />