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Nicolas Bouzou: «L’entreprise est dominée par trois grandes tares : la peur, l’infantilisation et la tyrannie du bonheur»

2018-09-13 35 Dailymotion

«Ce n’est pas les vélos et la cantine bio qui ont fait le succès de Google», résume Nicolas Bouzou. L’économiste publie La comédie (in)humaine qu’il a co-écrit avec Julia de Funès. Un réquisitoire contre une certaine forme de management dans les entreprises. <br /> <br />«Ce qu’on a voulu dénoncer avec Julia de Funès, c’est que l’entreprise n’est pas là pour apporter du bonheur aux salariés, précise l’auteur. Les entreprises investissent énormément dans le bien-être de leurs salariés mais il y a une crise de confiance, une crise de sens dans les entreprises». <br /> <br />Selon lui, les entreprises «sont obsédées par le bonheur, une grande mode qui vient des Etats-Unis, constate l’économiste. Dans certaines entreprises on nomme même des chief happiness officer (des directeurs du bonheur). Les salariés n’en peuvent plus des réunions qui ne servent à rien, des séminaires ludiques, des powerpoint de 150 slides etc... » <br /> <br />«Une entreprise c’est un lieu de travail, c’est un projet collectif, résume-t-il. Il faut laisser les salariés faire leur travail correctement, leur donner les moyens et les sanctionner quand ça ne fonctionne pas. L’épanouissement ou la joie sont la conséquence du travail.» <br /> <br />Au sujet de la loi Pacte, dont une partie du texte prévoit que les entreprises aient l’obligation d’avoir une mission relative au social et à l’environnement, Nicolas Bouzou se dit contre cette mesure. «C’est aux entreprises de montrer ce sens, estime-t-il. C’est la pire déresponsabilisation qui consiste à donner à la loi cette capacité à imposer un sens aux entreprises.»

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