Dessinateur autodidacte, peintre, plasticien et cinéaste, Enki Bilal est l’artiste protéiforme et multi-média par excellence. Précurseur de la bande dessinée politique (avec le scénariste Pierre Christin) et figure tutélaire de la BD de science-fiction, le natif de Belgrade, arrivé en France à l’âge de 10 ans, a aussi largement contribué à l’accession du 9e art dans les salles de vente, en pulvérisant lui-même de nombreux records d’enchères.<br /><br />Derrière les succès opère un créateur fécond, obnubilé par les questions mémorielles et la place occupée par les technologies. Convaincu que les artistes ont souvent un « coup d’avance », Enki Bilal a anticipé, dans son œuvre, des événements ayant fini par avérer, comme les attentats terroristes du 11-Septembre. L’imagination peut-elle, ou doit-elle, être prédictive ? La question sera posée à celui qui, dans son dernier ouvrage, Bug (Casterman), relate les conséquences provoquées par un gigantesque raz-de-marée numérique, généralisé à l’ensemble de la planète.<br /><br />Une rencontre animée par Frédéric Potet, journaliste au Monde.
