Le roi de Thaïlande, <br />le souverain contesté.<br />Le 14 octobre dernier, pour la première fois, Rama X et sa famille (la reine Suthida et le prince héritier Dipangkorn) ont été confrontés aux manifestants.<br />Attendu au Grand Palais, le roi devait présider une cérémonie de consécration de bouddhistes en fin de formation.<br />Mais ce jour-là, 30 groupes pro-démocrates et des milliers de personnes manifestaient près du Monument de la démocratie.<br />Un lieu symbolique puisqu’il commémore la révolution de 1932 qui a permis d’abolir la monarchie absolue et d’introduire la première constitution du pays.<br />La date de la manifestation n'est pas un hasard non plus : Le 14 octobre signait le 47ème anniversaire du soulèvement étudiant de 1973 qui a abouti à la chute du gouvernement militaire du maréchal Thanom Kittikachorn.<br />Mais le convoi royal ne pouvait emprunter un autre itinéraire que l’avenue Ratchadamnoen.<br />Il s’est ainsi retrouvé bloqué quelques minutes au milieu des manifestants.<br />Des dizaines de militants ont levé trois doigts au ciel devant le véhicule (salut inspiré de la saga à succès "Hunger Games") pour défier l’autorité royale.<br /><br />Rappel du contexte : <br />En août dernier, 10 000 Thaïlandais descendaient dans les rues pour critiquer le gouvernement et réclamer une réforme de la monarchie.<br />Depuis, des manifestations ont lieu quasi-quotidiennement.<br />Les vagues de protestations se sont d’ailleurs accentuées face au ralentissement économique causé par la crise du Covid-19.<br />Le 15 octobre 2020, un décret d’urgence a été promulgué pour interdire tout rassemblement .<br />mais le soir-même, plusieurs milliers de manifestants se regroupaient dans le centre de Bangkok.<br />En Thaïlande, critiquer la famille royale constitue un crime de lèse-majesté <br />puni de plusieurs années de prison.