France à bientôt ! Car la sainte espérance<br />Emplit nos coeurs en te disant : adieu,<br />En attendant l'heure de délivrance,<br />Pour l'avenir... Nous allons prier Dieu.<br />Nos monuments où flotte leur bannière<br />Semblent porter le deuil de ton drapeau.<br />France entends-tu la dernière prière<br />De tes enfants couchés dans leur tombeau ?<br /><br />Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,<br />Et, malgré vous, nous resterons français,<br />Vous avez pu germaniser la plaine,<br />Mais notre coeur vous ne l'aurez jamais !<br /><br />Eh quoi ! Nos fils quitteraient leur chaumière<br />Et s'en iraient grossir vos régiments !<br />Pour égorger la France, notre mère,<br />Vous armeriez le bras de ses enfants !<br />Ah ! Vous pouvez leur confier des armes,<br />C'est contre vous qu'elles leur serviront,<br />Le jour où, las de voir couler nos larmes,<br />Pour nous venger leurs bras se lèveront !<br /><br />Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,<br />Et, malgré vous, nous resterons français.<br />Vous avez pu germaniser la plaine,<br />Mais notre coeur vous ne l'aurez jamais !<br /><br />Ah ! Jusqu'au jour où, drapeau tricolore,<br />Tu flotteras sur nos murs exilés,<br />Frères, étouffons la haine qui dévore<br />Et fait bondir nos coeurs inconsolés.<br />Mais le grand jour où la France meurtrie<br />Reformera ses nouveaux bataillons,<br />Au cri sauveur jeté par la patrie,<br />Hommes, enfants, femmes, nous répondrons !<br /><br />Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,<br />Et, malgré vous, nous resterons français.<br />Vous avez pu germaniser la plaine,<br />Mais notre coeur vous ne l'aurez jamais !
