Face au Parlement de Londres, de l’autre côté de la Tamise, plusieurs<br />dizaines de personnes réalisent depuis lundi une fresque géante de petits cœurs<br />symbolisant chaque victime emportée par le Covid-19. Crayon à la main, ils<br />dessinent avec soin chaque cœur, en rouge, en rose ou en violet, en pensant à<br />leur ami ou à leur proche perdu pendant la pandémie. « Chaque cœur<br />que nous avons dessiné ici est entièrement unique, comme chacune des personnes<br />qui sont mortes. Chacun d’elles avait des amis et une famille à qui elle manque<br />horriblement chaque jour », explique Matthew Fowler, co-fondateur de<br />l'association Covid-19 Bereaved Families For Justice UK, qui a eu l’idée de<br />créer le mémorial. Matthew a d’ailleurs dessiné en premier un cœur en l’honneur<br />de son père, Ian Fowler, décédé des suites du Covid, avec l’intérieur, ses<br />initiales : I.F Comme lui, Harry, enseignant à Bristol, a perdu<br />des proches. « Il s'agit de faire le deuil, il s'agit de le<br />reconnaître et de se souvenir de cela », lance-t-il entre deux coups de<br />crayons. Pendant huit jours, les membres de l’association vont ainsi se relayer<br />pour réaliser environ 150 000 cœurs sur un mur long de 500 mètres. Soit le<br />nombre arrondi ( pour l’heure, on en compte 126 000 ) de personnes mortes au<br />cours de la pandémie au Royaume-Uni. « Chaque cœur pour un disparu. L'idée<br />est qu'au fur et à mesure que le nombre de victimes augmentera, nous<br />continuerons à ajouter des cœurs tous les jours pour que ce soit un mémorial<br />vivant », conclut Matthew Fowler.
