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Vidéo. "A bout de force", magistrats, avocats et greffiers réunis contre "une justice déshumanisée"

2021-12-15 32 Dailymotion

Leurs pancartes alertent d'une "justice malade" ou "à bout de force": magistrats, avocats et greffiers se sont rassemblés mercredi partout en France pour réclamer des moyens "dignes" pour la justice, lors d'une journée d'appel à la grève. L'Humanité a rejoint la mobilisation parisienne.<br /><br />Trois semaines après la publication dans le journal Le Monde d'une tribune qui a fait l'effet d'une déflagration, plusieurs centaines de magistrats, greffiers et avocats se sont rassemblées à partir de midi devant le ministère de l'Economie à Paris. "Misère judiciaire, mensonges du ministère", "Et ils sont où et ils sont où les recrutements?", proclamaient certaines pancartes.<br /><br />"Il y a un incendie qui touche les fondations de l'institution et on a un Éric Dupond-Moretti qui arrive sur les plateaux télé pour faire de la com avec un seau d'eau", a lancé la secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, Sarah Massoud.<br />"On n'a jamais vu une telle mobilisation, une unanimité dans le constat d'une justice déshumanisée", a renchéri Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature.<br /><br />Les deux principaux syndicats de magistrats ont déposé des préavis de grève - "une première" pour l'USM, majoritaire - et appelé avec les représentants des greffiers et des avocats à des "renvois massifs" des audiences.<br />Situation intenable" <br /><br />À Paris, une délégation de l'intersyndicale sera reçue à 19H00 par le directeur de cabinet du ministre chargé des Comptes publics alors que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a fait valoir à l'issue du Conseil des ministres qu'il y aurait "une augmentation de 30% du budget de la justice" entre le début et la fin du quinquennat.<br /><br />A Lille, où environ 400 personnes ont manifesté à la mi-journée, une minute de silence a été observée en hommage à Charlotte, une magistrate qui avait mis fin à ces jours fin août, point de départ de la tribune publiée le 23 novembre dans Le Monde.<br />Intitulé "Nous ne voulons plus d'une justice qui n'écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui chronomètre et comptabilise tout" ce texte a obtenu un succès aussi fulgurant qu'inédit: en trois semaines, il avait été signé par 7.550 professionnels, dont 5.476 magistrats (sur 9.000) et 1.583 fonctionnaires de greffe.<br /><br />Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a tenté de calmer la fronde, venue percuter les Etats généraux de la justice lancés mi-octobre par le gouvernement.<br />Mercredi, il a réaffirmé sur France Inter avoir "réparé l'urgence". "J'espère qu'il n'y a pas d'instrumentalisation (de la mobilisation) mais je ne peux l'exclure", a-t-il aussi glissé, à quelques mois de la présidentielle.<br /><br />"Les magistrats ne roulent pour personne", a répliqué dans le cortège parisien, Christophe Bouvot, de l'association nationale des juges des contentieux et de la protection.<br />

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