Si sa posture de « poète président », d’incarnation de l’« humanisme universel » et de chantre de la fierté noire le précède, Léopold Sédar Senghor a aussi eu ses détracteurs. Au Sénégal où il fut président de 1960 à 1980, il est perçu comme un défenseur du « néocolonialisme » imaginé par la France pour perpétuer sa domination sur l’Afrique mais aussi comme un chef d’Etat autoritaire. Léopold Sédar Seghor est « une ombre, une énigme pour la génération des jeunes sénégalais » selon l’historien Mamadou Diouf. Le Sénégal a vécu une période de « désenghorisation » avec l’arrivée d’Abdou Diouf, explique Abdoulaye Bathily, auteur de Mai 1968 à Dakar ou la révolte universitaire et la démocratie.<br /><br />Les deux historiens sénégalais Mamadou Diouf et Abdoulaye Bathily décryptent cette figure intellectuelle majeure de la période post coloniale et donnent des clefs pour comprendre pourquoi au Sénégal, elle a été effacée de la mémoire collective.
