Brigitte Liso, élue Renaissance, a fait part de son scepticisme sur l’instauration d’un arrêt maladie spécifique pour les personnes ayant des règles incapacitantes.<br /><br />La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale étudiait ce mercredi 27 mars la proposition de loi de l’écologiste Sébastien Peytavie sur l’instauration d’un « arrêt menstruel ». La mesure prévoit la création d’un arrêt maladie spécifique pour les personnes ayant des règles incapacitantes.<br /><br />Durant les débats, la députée Brigitte Liso est intervenue en remerciant au préalable l’élu écologiste « d’avoir mis ce sujet sur la table ». Mais elle a ensuite fait part de son scepticisme. « Toutes les femmes n’ont pas des règles douloureuses. Toutes les femmes souffrent deux ou trois jours par mois, plus ou moins », a relativisé l’élue macroniste. Elle en veut pour preuve son observation personnelle au cours de sa « longue carrière professionnelle » : « Je n’ai jamais rencontré au cours de ma carrière aucune de mes collègues qui se soit arrêtée systématiquement pour cause de règles douloureuses ».<br /><br />Pourtant, dans un sondage Ifop de 2022, plus d’une salariée sur deux déclare avoir des règles douloureuses (53 %) et dit avoir déjà été confrontée à des difficultés liées à leurs règles au travail (65 %).<br /><br />« Ne faisons pas non plus preuve de trop d’angélisme », a ensuite plaidé la députée. « Qui n’a pas entendu à un moment dire certaines femmes : “Je n’ai pas pris tous mes congés d’arrêt enfant malade” ? Alors j’ai aussi cette crainte-là, » a-t-elle fait part.<br /><br />Un argumentaire qui a été immédiatement critiqué par un de ses collègues socialistes. « On a un arrêt qui n’est pas systématique, qui est quand même à l’appréciation du médecin et ensuite des femmes. On peut quand même avoir plein de cas où cette femme a son arrêt maladie annuel, et un mois elle a moins mal, elle ne les prend pas. C’est comme ça que ça se passe dans la vraie vie », a rappelé Mickaël Bouloux.<br /><br />La proposition de loi prévoit en effet un arrêt qui court sur une année, pour éviter de devoir retourner systématiquement chez son médecin, avec un quota de jours maximum à prendre. À l’issue des débats, les députés de la commission ont rejeté la proposition de loi à 16 voix pour et 16 voix contre. Les écologistes espèrent à nouveau débattre de ce sujet le 4 avril en le mettant au programme de leur niche parlementaire.