Quand la flottille d’une douzaine de navires accoste dans le port de Messine, les Siciliens découvrent à leurs bords des équipages fantômes. <br />Des centaines de marins partis de la mer Noire, il ne reste qu’une poignée de survivants. Tous sont gravement malades et leur apparence est épouvantable. <br />Leur corps est couvert de furoncles sombres particulièrement inquiétants. La panique se répand bientôt dans toute la ville et on ordonne aux navires de quitter tout de suite le port. <br />Il est trop tard, la peste noire est déjà en train de se répandre dans la ville et bientôt dans l’île toute entière puis dans la péninsule italienne, se répandant à une vitesse effroyable. <br />En novembre 1347, Marseille est touchée à son tour et Paris en juin 1348.<br />En 5 ans, traversant toute l’Europe jusqu’aux steppes russes, la « mort noire » va tuer plus de 30 millions de personnes, soit près d’un tiers de la population du continent.<br />Ce fléau transmis par les puces des rats et connu sous le nom de Peste noire, est issu des steppes de l'Asie centrale, la « grande pestilence » se propageant le long des routes commerciales.<br />Atteignant une à une villes et bourgades, elle frappe la Chine, l’Inde, la Perse, la Syrie et l’Égypte avant de se répandre depuis plusieurs comptoirs génois. <br />Les terribles Tartares, alors en guerre en Crimée contre les Génois, auraient catapulté le corps d’un de leur soldat mort de la peste dans la ville de Caffa. <br />Les défenseurs de la ville assiégée venant à succomber les uns après les autres, les Tartares auraient pu s’emparer sans mal de la cité. <br />Ainsi aurait été inventé la première guerre bactériologique. <br />