Revoir la réforme des retraites engendrerait des répercussions sur le plan financier, mais également des enjeux politiques et psychologiques pour le président. Emmanuel Macron est déterminé à protéger son bilan et désire maintenir les avancées réalisées depuis 2017. On a pu observer sous le gouvernement de Michel Barnier qu'il n'appréciait guère que son ancien Premier ministre remette en question sa politique économique, qui favorisait les entreprises par des baisses d'impôts. Il semble donc peu envisageable que le fondateur du mouvement En Marche inverse sa position sur la réforme des retraites.<br /><br />## Un Marqueur Politique Ambivalent<br /><br />Cette réforme ne représente pas une pierre angulaire du macronisme. Contrairement aux réductions d'impôts, elle ne constitue pas un emblème identitaire pour le chef de l'État. En effet, lors de la campagne présidentielle de 2022, il avait d'abord défendu un report de l'âge légal de départ à 65 ans, avant de revenir sur sa position pour établir une échéance à 64 ans d'ici 2027, suite à un déplacement tumultueux entre les deux tours.<br /><br />## Les Enjeux Politique et Social<br /><br />Toutefois, le coût politique d'un nouvel abandon de cette réforme serait significatif, accentuant la perception d'un président affaibli, contraint de constater l'effritement de son projet. Se résoudra-t-il à s'opposer à François Bayrou si ce dernier propose de suspendre la mesure sur l'âge légal ? À l'Élysée, le principe qui prévaut est clair : "Le gouvernement gouverne et le président préside."<br /><br />## Les Répercussions sur l'Opinion Publique<br /><br />Un retour en arrière pourrait plaire à une majorité de Français, mais paradoxalement, cela ne serait pas forcément réjouissant pour les partisans d'Emmanuel Macron. Les électeurs, en particulier les retraités préoccupés par le financement de leur pension, ainsi que les élus macronistes, se retrouveraient face à un dilemme. Comment persuade-t-on un groupe de députés qui ont dû naviguer dans une tempête politique depuis des mois pour défendre ce texte, sujet à de vives contestations au sein du Parlement et dans la rue ? De plus, la mesure pourrait infliger une humiliation supplémentaire à deux anciens Premiers ministres, Gabriel Attal et Élisabeth Borne, cette dernière étant accusée d'avoir défendu le dispositif de manière obstinée et recevant le surnom peu flatteur de "Madame 49.3."
