François Bayrou a assuré n'avoir «jamais été informé», dans le passé, des agressions sexuelles dont sont soupçonnés les membres d'un établissement catholique du Béarn qu'ont fréquenté ses enfants, et a annoncé «une plainte en diffamation».<br /><br />Le parquet de Pau mène l'enquête depuis un an sur une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1970 et 1990. Le chef du gouvernement, originaire de la région, a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cette institution et son épouse y a enseigné le catéchisme.<br /><br />En avril 1996, alors que François Bayrou était ministre de l'Éducation, une plainte avait déjà dénoncé les violences physiques d'un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d'un de ses fils, condamné par la suite. Puis en mai 1998, alors qu'il était redevenu député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général, un ancien directeur de l'institution avait été mis en examen et écroué pour viol.<br /><br />«Je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit, de violences ou de violences a fortiori sexuelles. Jamais», a affirmé François Bayrou à l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député Paul Vannier (LFI).<br /><br />La semaine dernière, des témoins interrogés par l'AFP, après une enquête de Mediapart, ont affirmé le contraire. Le chef du gouvernement a exprimé sa «sympathie» pour «les personnes, les hommes ou les garçons, qui ont été en souffrance dans ces affaires-là» et avancé «deux preuves» de son ignorance des faits. D'une part «lorsque la première plainte est déposée», selon lui «en décembre 1997», il a «quitté déjà le ministère de l'Éducation nationale depuis des mois» - en mai de la même année. D'autre part, «est-ce que vous croyez que nous aurions scolarisé nos enfants dans des établissements» où l'on aurait «soupçonné ou affirmé qu'il se passe des choses de cet ordre?», a ajouté M. Bayrou.
