Ce mercredi matin, à 11 heures, entre les rues Jaubert et Abbé-de-l’Epée, une minute de silence sera respectée en mémoire des huit victimes de la rue de Tivoli (5e). Anna, Jacky, Nicole, Antonietta, Marion, Michaël, Anne-Marie et Jacques ont perdu la vie dans les décombres de leur immeuble, situé au n°17, suite à une explosion de gaz. Ce 9 avril 2023, le drame a soufflé l’effroi dans tout le quartier entraînant la destruction d’un autre immeuble (le n°15) et d’une maison de fond de cour, impactant également une dizaine d’autres bâtiments autour, en partie effondrés. 350 habitants ont été contraints d’être évacués afin d’être relogés.<br /><br />Deux ans après, si la majorité a regagné leurs logements, une cinquantaine de familles se trouvent toujours dans l’impasse. Depuis le mois de juin, le périmètre de sécurité a progressivement été levé, mais certains immeubles sont toujours en attente de travaux. L’accord-cadre qui devait permettre d’établir un processus d’indemnisation n’a toujours pas été signé : l’urgence des sinistrés se heurte à la stratégie des assureurs, qui misent sur le temps long. "Les victimes se sentent abandonnées face à d’énormes restes à charge qu’elles doivent débourser en attendant l’établissement d’une responsabilité civile. Elles sont renvoyées à leurs contrats d’assurance ordinaires et à d’éventuels recours individuels ultérieurs longs et coûteux", écrit le collectif Tivoli dans un courrier adressé le 27 mars dernier au Premier ministre et au ministre de l’Économie et des Finances, comptant sur l’État pour faire émerger "une solution".