À partir de quand est-on un Marseillais ? Ne pas supporter l'OM est-il d'emblée éliminatoire? Etre né à Paris un carton rouge à vie ? Faut-il avoir l'accent ? Au-delà des caricatures et des discussions de comptoir, La Provence a voulu poser la question "Être Marseillais, ça veut dire quoi ?". Devant plus de 250 personnes lundi soir au siège de Grand Central, Olivier Biscaye, directeur de la rédaction de La Provence et les journalistes Laurence Mildonian et Laetitia Lienhard, ont animé le débat autour de sept experts : les maîtres de conférences en sociolinguistique Médéric Gasquet-Cyrus, en sociologie Nicolas Maisetti et Jean-Stéphane Borja, la sociologue et fondatrice de l'association Ancrages Samia Chabani, le professeur d'histoire Edmond Echinard, et les humoristes marseillais Julien Vinh et Anaïs Gilles. <br />Au gré de deux heures de débat, le public a voyagé depuis le mythe fondateur - "la love story de Gyptis et Protis" - et la légendaire tradition d'accueil des "estrangers" jusqu'aux galéjades des humoristes marseillais sur les fameux néo! "Paris est une attraction, Marseille est un passeport", écrivait Jean-Claude Izzo. Sa langue évolue aussi - et non, on n'est pas obligé d'avoir l'accent - "Heureusement que les jeunes ne parlent plus comme à l'époque de Pagnol"...Non, il n'y a pas non plus d'obligation à être un adepte du virage pour être un vrai Marseillais mais on ne peut ignorer le souffle du club sur la ville. Et il n'y a pas vraiment de Marseillais de souche... A rebrousse-poil - ou pas - des clichés, une soirée très marseillaise comme un généreux paradoxe. "On est toujours à dire que notre ville est la plus belle du monde et après on se plaint des Parisiens à qui on dit de rester chez eux!"
