Pendant longtemps, elle a cru que tout venait d’elle. « Que si je n’arrivais pas à perdre du poids, c’est que je manquais de volonté », confie-t-elle. Pourtant, elle a tout tenté : régimes à répétition, restrictions, culpabilité au quotidien. Le poids descendait… puis revenait, souvent avec quelques kilos en plus.<br /><br />Lorsqu’elle finit par consulter, l’écoute n’est pas au rendez-vous. « On m’a parlé de chirurgie sans m’expliquer, on m’a renvoyée chez moi avec un simple “faites attention à ce que vous mangez”. » À sa sortie, elle n’a ni solution, ni information, ni accompagnement. Elle ne sait même pas qu’elle est malade.<br /><br />Ce n’est qu’après une opération lourde et un « vrai parcours de combattante » qu’elle comprend : l’obésité est une maladie chronique, qui nécessite « un vrai suivi, une équipe formée, une prise en charge globale ».<br /><br />De cette expérience naît un engagement. Elle fonde le CNAO – Collectif National des Associations d’Obèses – pour éviter à d’autres de vivre le même abandon. « On ne doit pas affronter cette maladie seul. J’ai traversé le désert et je me bats depuis 25 ans pour la reconnaissance de la pathologie. Il faut oser en parler à son médecin et exiger des réponses ! »
