Ce qui m’a séduit dès le départ, c’est l’idée d’un point focal, un lieu de rassemblement naturel par la lumière", confie Robin Dervaux. L’artiste belge, installé en France, a choisi la vallée de l’Ubaye (https://www.laprovence.com/article/region/75860859656051/la-vallee-de-lubaye-une-pepite-pour-toutes-les-activites-de-pleine-nature) (Alpes-de-Haute-Provence) et plus précisément le col de la Bonette-Restefond, (https://www.laprovence.com/article/region/2863179150990814/louverture-du-col-de-la-bonette-reliant-les-vallees-de-lubaye-et-de-la-tinee-ouvre-la-saison-touristique) sur la route la plus haute d'Europe, pour y faire naître son champ d’étoiles. Une installation de 73 miroirs orientés avec une précision millimétrique, qui convergent chaque soir d’été vers un même point, à 19h précises.<br />Une idée née d’un éclat<br />C’est en Slovénie, lors d’un voyage, que l’intuition surgit. Étincelle fugace sur la vitre d’un chalet de montagne, reflet du soleil en altitude. "Ce jour-là, je me suis demandé si l’on pouvait diriger les rayons du soleil à un endroit précis, avec des miroirs placés dans le paysage. L’idée ne m’a plus quitté."Deux ans et demi de recherche plus tard, Robin Dervaux parvient à faire converger trois rayons. Puis dix. Puis soixante-dix. Sans formation scientifique, l’artiste développe sa propre formule mathématique, intégrée à un tableur Excel, pour calculer l’orientation exacte de chaque miroir. "Je ne suis pas bon en maths à la base, mais ce projet m’a obligé à creuser. J’ai fini par comprendre que la poésie de cette œuvre, c’était justement sa rigueur mathématique.""Une œuvre populaire, accessible et chargée de sens"<br />Chaque soir, les visiteurs gravissent les derniers mètres à pied pour découvrir l’installation. Certains arrivent bien avant l’heure, s’installent en silence, cherchent l’angle parfait. "Ce qui me touche le plus, c’est de voir les gens sourire. Même les soirs nuageux." L’artiste n’est jamais présent au moment précis de l’illumination : il accueille le public plus bas, puis monte une fois les rayons allumés. "Je découvre l’œuvre comme eux, à chaque fois."