D’abord, Mgr Paul Lontsie-Keune, qui a envoyé un message au peuple de Dieu qui est à Bafoussam le 30 juillet 2025. Dans celui-ci, l’évêque de Bafoussam interpelle le juge du contentieux pré-électoral. Il a fait part de ces murmures qui portent sur des sujets d’actualités autour du processus électoral. Et suscitent des interrogations chez le membre du clergé aussi bien qu’au sein de la population. Ce sont entre autres, des soupçons d’exclusion stratégique de certaines candidatures à l’élection présidentielle, le report des élections législatives et locales en 2026, la banalisation de la fonction présidentielle au vu des 83 candidatures enregistrées, la question d’alternance qui semble faire peur, le déploiement des forces de sécurité dans les grands carrefours de certaines villes lors de la publication de la liste candidats acceptés au scrutin présidentiel, le rejet systématique des recours introduits auprès des juridictions pour non-publication de la liste électorale nationale, les restrictions des libertés publiques, l’explosion du tribalisme et des discours haineux, etc. « Tous ces comportements et événements observés à la veille de l’élection présidentielle ne favorisent pas la paix », déclare le prélat. L’évêque souligne par ailleurs les obstacles à une paix véritable et durable.<br />Même tonalité chez Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala qui, lui aussi, alerte sur le climat social délétère qui prévaut au Cameroun. Dans sa lettre pastorale rendue publique le 8 aout 2025, l’archevêque métropolitain de Douala appelle à une prise de conscience générale de tous les acteurs sociaux « en vue de réconcilier les cœurs et de normaliser la vie sociale ». Mgr Samuel Kleda parle ainsi d’un pays « malade dans tous les domaines », alerte sur « les signes avant-coureurs de la mort lente du pays». Il dénonce les « souffrances atroces qui frappent particulièrement les plus pauvres et les plus faibles, pris en otage par des chaînes de la corruption et de l’injustice ». <br />Dans sa lettre pastorale, l’archevêque de Douala rappelle que choisir un président de la République est un devoir citoyen qui engage l’avenir de tout un pays. Il considère ce devoir comme inévitable pour « poser les jalons d’une société nouvelle et prospère, fondée sur la paix et la justice, et tournée vers le bien-être de nous tous ».
